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Un comprimé, la seule solution ?

Stéphane (ce n'est pas son vrai nom) a souffert des violences de ses parents dans de telles proportions qu'il a été placé en famille d'accueil. Stéphane s'est pris d'amitié pour nos enfants à l'école, et au fil des années a progressivement passé de plus en plus de temps avec nous. Retrouvant l'équilibre d'une vie entourée d'attention et d'affection, nous avons constaté des changements positifs dans son comportement.

Récemment, Stéphane, maintenant adolescent, est venu plusieurs jours à la maison. Nous avons passé des moments très agréables. Personne n'aurait pu deviner son passé meurtri. Cela dit, au moment du coucher Stéphane a avalé un comprimé en me disant que c'était pour l'empêcher d'uriner au lit. Les effets secondaires possibles de ce médicament étaient décourageants: maladie mentale, problèmes urinaires, maux de ventre, etc.

Prendre un comprimé est-elle la seule solution ?


Le docteur Br. T est le directeur de la rédaction du respecté et indépendant magazine Prescrire. Pour lui "la grande majorité des nouveaux médicaments n'apportent rien en terme de progrès". Il ajoute qu'"une grande partie des médicaments sur le marché français comme sur d'autres marchés ne sont pas très efficaces d'abord et, ensuite, font double, triple ou quadruple emploi, par rapport à ceux que l'on a déjà".

"A qui profite la vente en masse de médicaments ?" est une question légitime.

Est-ce nous ?

Le docteur Sanjay Gupta est le directeur adjoint du service de neurochirurgie de l’hôpital Grady Memorial (Etats-Unis); il est également le correspondant médical pour la chaine CNN.

Selon lui "la plus grande épidémie créée par l'homme" est la mort accidentelle due à l'overdose de médicaments.

En collaboration avec l'ancien président Bill Clinton, ils œuvrent pour faire prendre conscience que l'overdose de médicaments constitue désormais la première cause de mort accidentelle, surpassant les accidents de voiture.
Le docteur Gupta précise que "la distribution de morphine, l'ingrédient principal des médicaments antidouleurs classiques, a augmenté de 600% entre 1997 et 2007" et il décrit le scenario classique de l'overdose médicamenteuse: "un homme entre 40 et 50 ans consulte son docteur pour des douleurs lombaires et ressort avec une ordonnance pour des antidouleurs. Environ trois ans plus tard généralement, l'homme meurt dans son sommeil d'avoir consommé trop de médicaments ou de les avoir mélangé avec de l'alcool."

Le docteur Gupta conclut qu'il est plus facile à un médecin de rédiger une ordonnance que d'explorer "d'autres options efficaces pour combattre la douleur". Lire l'entretien complet ici.

En France, les professeurs Even et Debré arrivent à la même conclusion dans leur récent livre: "le médicament n'est pas tout, il ne résume pas la médecine, il est même parfois un manteau de Noé, un faux-fuyant. Lorsqu'on ne sait plus comment rassurer ou s'assurer la confiance d'un patient, on en vient vite à l'ordonnance."

Dans le numéro de ce mois du magazine Clés, Patrice Van Eersel note que "nous sommes de plus en plus nombreux a recourir aux médecines parallèles et a constater que ça marche" et d'ajouter "50 % d'entre nous font appel, au moins parfois, à ces médecines hétérodoxes, et affirment en tirer bénéfice".

Certaines alternatives font déjà partie du paysage de la santé (homéopathie, acupuncture, etc.), d'autres sont moins connues. Par exemple, dans un article intitulé "la guérison par la prière enracinée dans la culture suisse", Veronica DeVore note qu'en Suisse "un patient consultant un médecin peut se voir proposer l'aide d'un guérisseur par la prière pour accélerer la guérison ou éliminer la douleur".

Alors, prendre un comprimé sera-t-elle la seule solution dans le futur ?

Probablement pas.

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